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Partir à l’aventure: Qui a dit que c’était réservé aux jeunes?

Partir à l’aventure: Ce n’est pas une question d’âge

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Juin 2013 – Aéroport de Houston, Texas

Une dame à une autre:

[icon_comment][/icon_comment] « Regarde-les, ces deux-là, avec leurs gros sacs à dos. Elles doivent être pas mal jeunes pour voyager de même » (Avec un air de dénigrement)

Nous qui avions entendu la conversation:

[icon_comments][/icon_comments] « Excusez madame, mais on est pas si jeunes que ça. On est dans la trentaine tout de même et vous saurez que l’on croise des gens de tous les âges sur la route qui voyagent de cette façon. C’est une manière de voyager tout simplement. »

Fin de la conversation!

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C’est enrageant d’entendre parfois les commentaires méprisants des gens à l’endroit des baroudeurs. Comme si le voyage en indépendant et sac à dos était réservé à des jeunes à peine sortis de l’âge scolaire. Y adhérer une fois « adulte » serait alors considéré comme étant en dehors des normes sociales. J’entends même régulièrement ce genre de commentaires venant des gens de mon entourage. Voyager comme je le fais, serait selon eux vivre une  vie d’adolescente.

Les retraités et le voyage

Pourtant, sur la route, je croise des gens de tous les âges. Des voyageurs en vacances ou en voyage au long cours qui adhèrent à cette manière et philosophie du voyage. Hors des circuits organisés, en indépendant avec un sac sur le dos. De plus en plus de personnes retraitées partent à l’aventure sur les routes du monde. Certains en sont à leur premier voyage, alors que d’autres sillonnent la route depuis bien longtemps déjà.

Certains font parties de ces rares aventuriers qui rejoignaient le Laos alors que les routes du pays étaient quasi inexistantes et que le transport se faisaient encore à dos d’éléphants. Ou d’autres qui reliaient Katmandou depuis l’Europe en suivant la route des hippies. Cela devait être toute une aventure!

Une maladie incurable: La bougeotte de la curiosité

J’ai reçu, il y a peu de temps, un message d’un lecteur du blog. Il me faisait part de sa passion pour les voyages même à l’aube de ses 70 ans. Il me parlait de ses prochains projets et de sa « maladie » de la bougeotte de la curiosité. Ça m’a fait sourire quand il a mentionné avoir troqué son sac à dos pour un sac à roulettes. Il m’a fait prendre conscience qu’il était possible que j’aie encore un demi-siècle devant moi pour parcourir le monde. J’ai trouvé ses paroles inspirantes. Au point où j’ai voulu qu’il partage cette passion avec nous, avec vous. Et il a accepté…

Je vous laisse donc avec cet homme, le temps d’un magnifique texte, pour qui l’âge n’est pas un frein au plaisir de la découverte du monde. Je vous garantis que sa passion contagieuse et sa merveilleuse plume vous envoûteront.

Merci à toi, Jean-Claude, d’avoir accepté cette invitation sur le blog.

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jean-claude DM

 Auteur du texte Partir

Jean-Claude, ou si vous préférez Djéci, est un québéco-canadien âgé de 69 ans et bientôt 70.  Il voyage depuis son adolescence et a visité plus d’une trentaine de pays. Ceux-ci excluent les nouveaux pays créés suite à un morcellement d’un pays comme la Yougoslavie ou les maintes fois où il est retourné aux mêmes endroits.

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Partir

[icon_pencil][/icon_pencil] Partir avec sa tente, partir en canot, s’envoler vers l’ailleurs, prendre une marche, rouler sur des kilomètres de sable en bordure d’une mer, pagayer en kayak pendant des jours, partir a toujours été pour moi un des grands plaisirs de la vie. Et quand on part, ce n’est pas toujours pour ajouter un coin de pays à la liste, mais plutôt pour répondre à notre besoin d’aller voir, de notre curiosité et peut-être perpétuer cette vie nomade que nos lointains ancêtres vivaient.

Un besoin présent depuis toujours

J’ai mis longtemps à comprendre le pourquoi du partir ailleurs. Déjà à trois, quatre ans je partais, sans but précis et non pas pour me sauver de quelqu’un ou quelque chose. J’étais simplement attiré par l’ailleurs et normalement la police ou une connaissance de ma famille me ramenait chez moi. Et ce fut même, une fois, un chauffeur d’autobus dans lequel j’étais monté qui me ramena à la maison. J’en conclus aujourd’hui que j’ai toujours eu ce besoin de partir et même à bientôt 70 ans, ce besoin est toujours aussi fort. Donc je pars.

Voyager quand on est plus âgé

Parfois je pars seul et parfois avec une amie. Il y a un bel avantage de voyager à deux et c’est la possibilité d’échanger et de se parler dans les pays où la langue nous est inconnue. Sinon le temps peut nous paraître très long, ce qui n’est pas le but d’un voyage. Mais en général on se débrouille très bien dans presque tous les pays du monde.

partir à l'aventure vietnam
Jeunes femmes non mariées à Sapa, Nord Vietnam

Naturellement je ne voyage plus de la même manière qu’à l’époque où j’avais vingt ans avec un bagage minimum et très peu d’argent. En fait mon sac contient un peu plus de vêtements pour répondre à différents climats, mais je m’en tiens à un certain minimum. J’ai aussi une vingtaine de sacs différents, soit pour le camping, soit pour le kayak ou encore un sac pour protéger ordinateur et caméra. En mai-juin dernier, je suis allé à Istanbul pendant un mois et demi et mon programme était de rester dans cette ville. J’ai donc utilisé un sac avec roulettes et j’avoue que c’est merveilleux dans les villes. Ça facilite le « voyagement » et, pour caméra et ordinateur, j’ai un petit sac à dos qui me suit partout, en mer comme dans les airs.

Il ne faut pas s’empêcher de voyager à cause de notre âge, mais il faut se programmer autrement et apprendre à voyager plus lentement en prenant des journées plus calmes de temps à autres. J’ai un père qui a maintenant 98 ans et a fait son dernier gros voyage à 90 ans au Maroc et à Chypre. Alors ?

À 60 ans, j’ai mis les pieds à Angkor au Cambodge et j’ai découvert une civilisation fantastique. Jamais dans mes études on nous avait parlé de l’époque khmère et ce fut une des plus belles découvertes de ma vie. J’y suis donc retourné à trois reprises depuis dix ans et si à 80 ans j’ai envie d’y retourner, je n’hésiterai pas.

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Temples d’Angkor, Cambodge

Des endroits dans le monde pour satisfaire tous nos besoins de partir

Il arrive aussi qu’en été je navigue en voilier quelques semaines sur le bateau de Romain, un ami. Au cours des cinq dernières années, nous sommes allés sur les côtes d’Irlande, les côtes d’Angleterre et en Bretagne. Cet été nous longerons la Côte d’Azur. C’est une très belle façon de voyager et voir des coins de pays qui sont souvent loin des zones de touristes. Ça me correspond bien parce que je dis souvent que je devrais être le seul touriste sur cette planète !!!

Naturellement je pars parfois avec ma tente pour aller camper sur la Jacques-Cartier ou au Bic au printemps. Ça me rappelle d’ailleurs un 19 mai, campé dans ce site merveilleux, pour en profiter avant de partir le 27 pour Paris. Très tôt le matin vers 05 :00 heures je fus réveillé par le bruit de la pluie sur la tente. J’ai ouvert le « flap » de la porte et qu’est-ce qui frappait ainsi sur la tente ? Ce n’était pas la pluie, mais la neige en rafales. J’étais d’abord surpris et aussi content de voir cette blancheur, assis au raz du sol et en pensant qu’une semaine plus tard je serais dans un avion vers la France.
Un autre matin sur Anticosti en ouvrant ma tente j’avais quatre visiteurs, à vrai dire trois chevreuils et un beau petit renard qui m’observaient à moins de cinq mètres.
J’attends encore le mois de mai pour me pointer au Bic à nouveau.

Il y a des endroits dans le monde pour satisfaire tous nos besoins de voir, d’apprendre et de comprendre. Je pense ici à des endroits où j’aimerais m’asseoir pour écrire, comme Luang Prabang au Laos ou Colonia del Sacramento en Uruguay.

partir à l'aventure laos
Tranquillité du Mékong au Laos

Et que dire de ces bords de mer qui vous captivent entièrement. Les pays d’Asie du sud-est sont de ceux-là, tout comme les Antilles ou le Brésil. J’ai trouvé une petite île dans le sud de la mer Andaman où il n’y a pas d’automobiles, des kilomètres de plage et très peu de touristes. Sur une plage de plusieurs kilomètres, j’ai compté dix personnes et ce fut la journée la plus achalandée en une semaine.

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Au Sud de la mer d’Andaman

Ayant mon pied-à-terre dans les murs de la vieille ville de Québec, j’ai retrouvé dans certaines villes un caractère aussi particulier que chez moi et je pense à Galle au Sri Lanka et à Saint-Malo que je connais aussi bien que le Vieux-Québec.

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Sri Lanka
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Pêcheurs à Negombo, Sri Lanka

 À l’inverse, il y a aussi ces immenses villes : Londres, Rio, Cairo, Paris, Istanbul ou Mumbay (Bombay) ou encore Saigon et Tokyo et ….. et ……. et ….. Ces villes où on se perd et découvre une nouvelle vie à tous les coins de rue.

En mai-juin dernier, j’étais à Istanbul, petite bourgade de 18 millions de personnes, et j’ai vraiment pris le temps de vivre cette ville, incluant des manifestations. Je l’ai marché pendant tout ce temps et j’en garde un très bon souvenir, aussi bien des gens et de la ville que des millénaires d’histoire de ce pays.

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Sainte-Sophie et Grand Bazar d’Istanbul, Turquie

En parlant de marche, je ne peux oublier ces journées où j’ai usé mes souliers en Kapadokia (Capadoce). Seul sur ces routes, je m’amusais à penser que Bernard Ollivier était peut-être passé par là, ce qui me poussait alors à me taper un autre 20 kilomètres. Bernard Ollivier a écrit son voyage à pied d’Istanbul à Pékin dans «La longue marche».

On peut aussi faire des voyages fantastiques pas très loin de chez soi. Il suffit de descendre le Saguenay en kayak ou, encore en kayak, faire le tour des îles Mingan au soleil, à la pluie et dans la brume la plus totale « en écoutant pour voir » s’il n’y aurait pas de bateaux qui se dirigeraient sur nous. Ça me rappelle cette nuit à la voile sur le Saint-Laurent où j’ai dû réveiller tout le monde pour leur dire que nous flottions dans les limbes. Nous étions entourés par la brume et en plus il n’y avait aucune ride sur l’eau. Magique ! ………. et nous sommes rentrés à Bergeronnes au petit matin à moteur, sans n’avoir vu quoi que ce soit, ni ciel ni terre.

70 ans de voyage…et maintenant

Il est difficile de résumer 70 ans de voyage en quelques lignes et en fait je le ferai peut-être mieux quand j’aurai 100 ans. En attendant, cet été se passera en partie au Québec et à la voile en Méditerranée. Par la suite en 2015, ce sera peut-être le Japon. Je dis peut-être parce que ma boussole mentale est le seul maître à bord et si un matin elle s’oriente vers la Norvège ou la Patagonie, je m’oriente comme elle. Je voyage au pif et à ce jour il ne m’a jamais trompé. Et chose étrange, les bons souvenirs, de l’âge de dix ans ou trente ou soixante, demeurent toujours présents à la mémoire. Un peu comme les amours de notre vie, ils voyagent avec nous. On ne les oublie jamais.

Djéci

voyages de jean-claude

Une petite note ça fait toujours plaisir 🙂
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15 commentaires

Jean Noël 23 octobre 2016 at 12 h 50 min

Wow vous êtes tous très inspirant. Moi je suis dans maison devant mon ordi et j’ai très envie de partir. Je sens que c’est ce que dois faire, mais la chienne me pogne. Comment faire ? J’ai plein de questions. Où dois-je aller pour commencer ? Comment me préparer ?
Merci d’avance

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Edith 4 juin 2015 at 5 h 25 min

Bonjour,
Je viens de découvrir ce Blog et je le trouve passionnant et très instructif. Ça donne envie de bouger.
Je voudrais recevoir les coordonnées de Jean-Claude, ( Djeci), d’avance un grand merci!

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Rachel DecouverteMonde 15 juin 2015 at 22 h 17 min

Merci Édith 🙂 C’est bien gentil ce petit mot.
Puis-je remettre votre adresse courriel à Jean-Claude? Je sais qu’il est sur un voilier en Méditerrannée sur le moment, mais il vous écrira certainement à son retour si vous voulez. Me donnez-vous l’autorisation?

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Jean-claude 10 août 2015 at 10 h 02 min

Bonjour,
Je viens de lire votre commentaire sur l’article dans Découverte Monde.
Vous avez mon adresse . [email protected]
Djéci

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evasion mongolie 27 octobre 2014 at 13 h 07 min

partez a l’aventure en Mongolie dans le pays des grand espaces, des étendus sauvages, a la rencontre de la population

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Rachel DecouverteMonde 28 octobre 2014 at 3 h 08 min

c’est dans mes plans la mongolie 🙂 en 2018 je vais prendre le transibérien et transmongolien, alors j’irai découvrir ce beau pays c’est certain.

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Soullier pascale 13 mai 2020 at 4 h 50 min

Bonjour je viens de lire sur mon téléphone et pas sur mon ordi( obsolète) une partie de vos blogs et conseils. Je voudrai voyager aussi, je suis seule. Mais je ne sais pas par quoi commencer j aurai vraiment besoin de votre soutien et vos conseils sont super clairs et précis.
Il me manque le petit truc pour me lancer. Merci pour votre aide. Au plaisir.

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Cindy 1 août 2014 at 1 h 19 min

Je crois que l’on voyage surtout différemment, peut être plus de sac à dos (car mal au dos) ni dormir sous une tente (pour les mêmes raisons) ! Mais quand on a le travel bug, il n’y pas de remèdes !
C’est la même histoire pour les jeunes : « quand vous aurez des enfants ». Moi qui suis jeune et sur la route, je crois des gens de tout âge et AUSSI des enfants, des familles qui voyagent ! Comme quoi, tout est possible 🙂

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Rachel DecouverteMonde 6 août 2014 at 19 h 27 min

Met-en que tout est possible! 🙂 Même sans être trop vieux ou avec des enfants, notre façon de voyager se modifie au fil du temps et des expériences vécues. On a parfois un peu plus de sous en vieillissant, alors ça aussi ca peut modifier un peu le luxe que l’on s’offre. Je dors beaucoup moins dans des dortoirs depuis quelques années. Je préfère avoir ma petite chambre privée dans une auberge jeunesse 🙂

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Lucie 7 juillet 2014 at 9 h 34 min

Merci pour ce texte! J’espère pouvoir lire d’autres articles de Djéci; c’est inspirant de lire sa façon de voir les choses. Ça nous donne aussi espoir de continuer longtemps!
Dans mon entourage, quand je parle d’auberges de jeunesse, j’ai toujours au moins une personne qui me dit « ah, ils ne m’accepteraient pas, je suis trop vieux »; je leur raconte alors ma rencontre avec la dame allemande de 75 ans qui faisait escale à Mexico City avant d’aller au canyon du Cuivre (Copper Canyon) pour son anniversaire; elle dormait encore en dortoirs. Il y a toujours au moins une tête grise/blanche chaque fois que je m’arrête en auberge. Go-go-go les retraités, si ça a toujours été votre rêve de voyager, c’est le moment! (Un peu comme le proverbe « Le meilleur moment pour planter un arbre c’était il y a 20 ans; l’autre meilleur moment, c’est maintenant. »)

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Rachel DecouverteMonde 10 juillet 2014 at 0 h 04 min

J’aime bien ton proverbe Lucie 🙂 très inspirant. Et ahh oui ce Jean-Claude est très inspirant aussi. Si j’ai un parcours aussi remplie à son âge je serai bien heureuse. Et surtout d’avoir encore cette flamme qui brille en lui encore. Tu as bien raison.. auberge jeunesse ne veut pas dire que c’est seulement pour les jeunes malgré le nom trompeur. Je crois que même plus tard j’utiliserai encore ce type d’hébergement dont j’aime beaucoup la philosophie et les facilités à la portée des voyageurs. Bon j’ai délaissé un peu les dortoirs pour les chambres privées, mais je continue d’aller dans ces endroits tout de même. 🙂

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Didier 28 avril 2014 at 14 h 55 min

Enfin un article qui parle de nous ! Enfin…Je ne suis encore qu’un jeune senior (55 ans) et qui a commencé à voyager il y a…36 ans…! Bien sûr, il y a eu des coupures, mais c’est vrai, une fois le virus du voyage attrapé, difficile de s’arrêter ! Seule la condition physique peut en décider autrement. Et déjà, certaines choses deviennent difficiles..C’est pourquoi j’ai toujours privilégié les destinations lointaines (encore maintenant) et « finir » par des choses plus faciles (visiter l’Europe et la France!) J’espère ainsi pouvoir me faire un « TDM » pour fêter mon départ à la retraite dans 7 ans ! j’aurai 62 ans, et je croise les doigts pour que tout aille bien !

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Rachel DecouverteMonde 30 avril 2014 at 16 h 56 min

ahaha je me dis la même chose que toi Didier. Je me dis toujours.. ahh je suis jeune. C’est le temps d’aller dans les pays plus loin et plus difficile à voyager du point de vu des conditions de voyage. C’est une manière de justifier le pourquoi je ne connais pas beaucoup mon pays, et ma province, alors que je voyage à l’autre bout du monde. Je te le souhaite pour ton tour du monde 🙂 Je suivrai tes aventures avec plaisir.

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Jean-claude 10 mai 2014 at 16 h 32 min

 » Mieux vaut tard que jamais », le principal est de partir. Même si l’âge aide à la compréhension de certaines situations, on peut partir à tout âge et aller presque partout sur la planète. Comme j’ai dit à quelqu’une qui disait avoir commencé à voyager sur le tard à 23 ans,
« tu en as pour cinquante ans à découvrir ce monde » et pour toi ce sont plusieurs décennies devant toi. Alors  » bonne route, bon vol et bons souliers ».

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Rachel DecouverteMonde 12 mai 2014 at 11 h 30 min

c’est si bien dit Jean-Claude 🙂 Merci encore pour ce magnifique texte très inspirant

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